PhD researcher or student information
Gabriel AJABU MASTAKI
Discipline: Law
Degrees BA: DROIT
MA/LLM:
DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
PhD Research Information
Brief description:
En RDC, chaque année, plusieurs milliers de personnes perdent la vie et des dizaines de milliers d’autres se déplacent à cause des catastrophes environnementales. En avril 2020, plus de 75.000 personnes se sont déplacées à Uvira au Sud-Kivu .En mai 2023, 438 personnes ont perdu la vie, plus de 5000 ont disparu et des milliers d’autres ont dû prendre la route et quitter leur lieu de vie à cause des catastrophes environnementales à Kalehe au Sud-Kivu . En avril 2020, les Nations Unies et des organisations internationales ont alerté quant au lien entre les éboulements de terrain et les mouvements des citoyens. À Goma, près de 416.000 personnes ont été déplacées par l’éruption volcanique . Ces déplacés internes sont répartis dans plus de 10 zones à l’intérieur du pays (Bukavu Ville, Idjwi, Kalehe (Minova), Kabare, Masisi (Sake), Rutshuru, Nyiragongo, Lubero, Goma, Butembo), mais également au-delà des frontières congolaises (Rwanda) . Pareilles situations nécessitent une intervention humanitaire mais aussi la mobilisation du droit, notamment national congolais, pour rendre justiciable les droits de ces déplacés. Toutes ces personnes se déplacent à l’intérieur du pays. Il faut préciser qu’un grand nombre également est contraint de traverser les frontières et de quitter la RDC. La présente recherche se concentre sur les premiers, les déplacés internes. Plusieurs causes sont à l’origine des déplacements : les conflits armés, la pauvreté et l’infertilité des sols, les catastrophes naturelles comme les éruptions volcaniques, les catastrophes industrielles liées à l’exploitation souvent non autorisée des ressources minières ou forestières. Ces motifs se cumulent et s’entrecroisent dès lors qu’il existe des liens de causalité entre l’exploitation et l’insécurité, entre les deux premières et l’installation de populations dans des zones à risque sur le plan environnemental. En outre, l’exploitation sauvage dans des zones non autorisées ou à risque multiplie le risque que les phénomènes naturels fassent des victimes exposées.Methodology:
Les méthodes mobilisées pour asseoir notre recherche varieront selon les parties de la thèse. La première partie fera appel à une étude documentaire. Il sera question de lire la doctrine existante sur la question en faisant une confrontation entre les points des vus des doctrinaires, mais également des rapports qui ont été émis, à l’exemple, les rapports de GIEC, d’expert des Nations Unies, etc. La méthode de recherche juridique traditionnelle s’appliquera à la deuxième partie. Avant tout, un examen des sources juridiques de droit international relatives à la protection des migrants, en particulier les migrants environnementaux sera fait. Celles-ci se composent d’instruments contraignants ou de soft law et de documents internes aux organisations. Ils émanent tant des Nations Unies, du CDH, de l’OIM, du HCR, de l’Union européenne, de l’Union africaine, que d’autres institutions, notamment liées au droit de l’environnement et au droit des migrants. Nous décrypterons donc l’ensemble de ces textes à la lumière des commentaires éventuels qu’en auront faits les spécialistes. En fin, nous ferons une étude des sources juridiques du droit congolais applicable aux migrants et à l’environnement pour en étendre aux migrants environnementaux. Le raisonnement sera déductif . La troisième partie sera réalisée en suivant deux méthodes distinctes, l’une juridique, l’autre empirique . Le volet juridique, consacré à l’analyse des corpus existants sur le plan interne, donnant accès au prétoire en cas des violations des droits reconnus aux migrants environnementaux. Cette analyse sera complétée, le cas échéant, par les commentaires des spécialistes. Le volet empirique, sera dédié aux pratiques des juridictions congolaises chaque fois qu’elles sont saisies par les migrants environnementaux pour violation d’un environnement sain. Cela sera effectué en suivant les balises de la recherche en sciences sociales . Notre posture sera d’ordre hypothético-déductive puisque nous travaillerons au départ d’un cadre conceptuel préétabli et veillerons à vérifier, sur le terrain, nos hypothèses de départ. Nous mènerons une recherche qualitative afin de rendre compte de phénomènes de manière fine et de comprendre précisément la manière dont les migrants environnementaux conçoivent la question d’ordre environnementale. Nous collecterons nos informations au départ d’entretiens semi-directifs menés auprès des déplacés de Kalehe, d’Uvira, et de Goma ; mais également auprès de responsables d’ordres judiciaires et des Organisations aidant ces migrants. L’affinage du dispositif méthodologique sera guidé par la réalité du terrain. La quatrième partie suivra une méthode de recherche juridique de nature prescriptive. Notre réflexion se fondera sur les conclusions des trois premières parties. Le cas échéant, nous ajouterons à notre travail une analyse de droit comparé avec le droit des Etats qui mentionnent déjà les problèmes climatiques et environnementaux dans leurs lois, politiques et stratégies nationales de gestion des migrations et des populations déplacées, comme le Ghana, le Kenya et le Nigéria. Nous étudierons alors la législation pertinente, la jurisprudence y afférente et la doctrine spécialisée sur la question.Keywords: Changement climatique, migration environnementale, réfugié climatique, deplacé environnementaux, droits humains, justiciabilité, environnement sain
Language(s) of writing: French
Home University:
UCLouvain
Faculty:
JURI, Centre charles de Visscher pour le droit international européen, équipe EDEM
Additional information: